Une autre hypothèse paraît tout aussi plausible. Les militaires de l'époque sont toujours près de l'activité sportive, quand ils n'en sont pas eux-mêmes à l'origine, comme le major Wingfield pour le tennis. Or, une équipe canadienne de fusiliers participe au mois de juillet de chaque année aux compétitions de tir de l'Empire britannique tenues à... Wimbledon. Le Chronicle suit leurs activités avec intérêt. Les tireurs sont choisis parmi l'élite des troupes canadiennes; certains d'entre eux sont basés au Québec ou même dans la ville, où est cantonné le 8e régiment de fusiliers, le « 8th Royal Rifle ». Par exemple, en 1875, le Canada délègue vingt participants, dont trois de la province de Québec(4). À l'occasion, des membres de la « Wimbledon Team » originaires de l'Ouest passent aussi par Québec afin de s'embarquer pour l'Angleterre(5). Mieux encore, on sait que, dans l'équipe choisie pour 1879, il y a un membre du 8th RR, le capitaine Balfour(6).
La compétition de tir à Wimbledon a très bien pu fournir l'occasion à ces militaires de prendre connaissance du nouveau sport, s'intéresser à sa pratique, communiquer la « bonne nouvelle » aux autres militaires. On en retrouve même impliqués dans la gestion du club de Québec, comme le lieutenant-colonel Montizambert, élu vice-président en 1889(7).
Les indications nous manquent pour déterminer lequel de ces deux groupes sociaux aura eu la plus grande part dans la venue du tennis à Québec. Chose certaine, la conjonction des deux aura donné l'élan nécessaire.
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