Jean Talon

Multiplication des chevaux

Le 05/09/2023

De quelques dizaines à une douzaine de mille

[Section précédente : La distribution des chevaux]

Distribué dans la population de Nouvelle-France contre promesse de le faire se reproduire, le cheval y trouve des conditions favorables puisqu'il va se multiplier rapidement. Au vu de cette progression, on peut affirmer que l'envoi de chevaux sera un des plus grands succès de toute l'opération coloniale française en Amérique : sur une période de moins de cent ans, les quelque quatre-vingt bêtes traversées de 1665 à 1671 vont devenir un troupeau plus de douze mille au moment de la Conquête.

Les différents recensements tenus par l'administration française sont éloquents à ce sujet. Le troupeau de chevaux augmente avec régularité pour atteindre vers 1720 environ 20% de la population humaine, soit 5270 chevaux pour 24 434 personnes. Ce rapport de un pour cinq constitue une proportion très élevée qui fait penser à l'attrait pour l'automobile dans les années 1960 ou 1970. Il va favoriser l'intégration de cet animal dans la vie de tous les jours et contribuer à façonner cette jeune société.

Les envois royaux

Le 03/07/2023

Des chevaux envoyés sur ordre du roi

[Section précédente : Le premier cheval à Québec]

En 1660, Louis XIV atteint sa majorité et prend en mains les affaires du royaume. Il décide alors de donner une solide impulsion au développement de la Nouvelle-France : d'importants moyens sont mis en œuvre pour renforcer le peuplement, la défense et l'équipement de la colonie. Les chevaux font intimement partie de ce programme.

Six envois comprenant juments et étalons seront faits entre 1665 et 1671, pour un total d'environ 80 bêtes. À partir de ce moment, on considérera que la colonie en est suffisamment pourvue et que la reproduction fera le reste. Ce groupe est le noyau du troupeau de chevaux qui va peupler la Nouvelle-France jusqu'à la Conquête.