En novembre 1968, le club des Employés civils semblait assuré de présenter l'année suivante un groupe de premier plan mondial composé entre autres des australiens Rod Laver et Ken Rosewall et des américains Arthur Ashe et Pancho Gonzales. « Une apothéose », jugeait le chroniqueur Claude Larochelle. Pourtant, un retournement de situation a lieu en janvier suivant. Les organisateurs décident d'annuler l'événement en raison des nombreuses difficultés rencontrées(1). Parmi celles-ci, la perte du commanditaire principal. En effet, la brasserie Dow, qui avait jusque là donné son nom au tournoi, retirait sa participation. Cette décision avait probablement à voir avec les difficultés de l'entreprise qui avait connu à partir de 1966 un net recul de ses ventes [voir plus bas « Dow, les hauts et les bas d'une brasserie »].
Nouveau retournement en mai : on annonce que le tournoi est « sauvé» et qu'il aura lieu du 29 juillet au 3 août. Cela ne s'est pas fait sans risques : les Employés civils se sont engagés, faute de commanditaire, à en assumer les possibles pertes financières(2). Ce qui fait dire à certains commentateurs que cette édition pourrait être un « smash » sans retour possible pour l'année suivante(3). Il y a deux raisons à cela. D'abord, la situation du tennis est en profonde évolution : de plus en plus de joueurs passent dans les rangs professionnels depuis que la Fédération internationale a accepté le principe des tournois « omnium » acceptant amateurs comme professionnels. Ensuite, le tournoi de 1968 a réussi à équilibrer tout juste les revenus et les dépenses, ce qui ne laisse pas de ressources supplémentaires pour recruter des professionnels.
Malgré cela, les organisateurs tiennent une conférence d'information le 2 juillet pour donner la liste des joueurs participants. Il y aura Zeljko Franulovic de Yougoslavie, meilleur amateur d'Europe, Cliff Ritchey, le meilleur américain sur terre battue, le semé numéro un de Nouvelle-Zélande, Brian Fairlie, l'australien de 18 ans John Alexander, champion junior à Wimbledon en 1968 et membre de l'équipe Davis de son pays, Francois Jauffret, semé numéro un de France. À eux se joindra l'un ou l'autre de l'anglais Mark Cox ou du sud-africain Bob Hewitt.
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