tennis

Louise Jobin

Le 20/04/2023

Un parcours junior exceptionnel

Louise Jobin est la première joueuse de tennis de la région à réaliser un parcours aussi rempli en classe juvénile et junior, non seulement à Québec, mais aussi sur les scènes provinciale, canadienne et même américaine. En moins de dix années de compétition, soit de 1952 à 1960, elle va remporter pas moins de quinze championnats au pays et trois aux États-Unis.  Un palmarès inégalé.

Cette athlète vient prouver encore une fois, si besoin était, que la région de Québec compte des talents capables de rivaliser avec les meilleures raquettes au pays. Elle ajoute à cela le mérite de s'inscrire dans la durée en défendant avec succès ses championnats. À travers toutes ses victoires, elle va cependant maintenir la même approche envers son sport, qu'elle affirme prendre « tout simplement comme un plaisir ».

Match professionnel 1891

Le 27/03/2023

Un premier match de tennis professionnel à Québec

À une époque où la bonne société s'adonne au tennis sans avoir l'espoir d'en tirer autre chose que de l'amusement ou une meilleure forme physique, certains mettent déjà en place des compétitions où le gagnant pourra remporter une somme d'argent.

Le Quebec Morning Chronicle rapporte en juin 1891 que Frank Barnwell, de New York et Léon Boulanger de Québec, réunis à l'hôtel Floride de cette ville, se sont entendus pour s'affronter dans un match où le vainqueur va empocher 100 dollars.

Pour se faire une idée de ce que peut représenter cette somme à l'époque, signalons que dans le même journal, une annonce d'un commerçant offre une douzaine de balles de tennis pour 3,50$. Une autre vend des cuisinières au gaz d'une valeur de 18$. Enfin, les compagnies maritimes comme Allan ou Cunard proposent des traversées de Québec vers la Grande-Bretagne - retour non compris - à bord de leurs bateaux à vapeur à des tarifs qui vont de 35$ à 100$ « en cabine ». La bourse que se disputent nos deux tennismen représente donc une somme appréciable.

Le journal indique sans plus de précision que le match s'est joué sur un terrain privé, quelque part entre Québec et la chute Montmorency, le 13 juin. Le prix sera finalement remise à Barnwell qui a remporté le match « in good style ».

Mais il semble bien que la bourse au gagnant n'était pas la seule somme en jeu. En effet, les joueurs s'exécutaient devant un public : pas moins de 16 voitures remplies à capacité (« carriages well filled ») ont quitté l'hôtel Floride pour se rendre sur les lieux du match. Le journaliste conclut en précisant : « a considerable sum of money changed hands ». Cela laisse supposer que les spectateurs, au-delà de leur probable intérêt pour le tennis, étaient aussi des parieurs intéressés par le gain.

Cet événement est donc le premier match de tennis connu joué à Québec pour une somme d'argent. C'est pour cette raison que le Chronicle parle de tennis « professionnel », une notion encore peu répandue dans le sport à l'époque.

[Source : Quebec Morning Chronicle, 22 juin 1891]

André Duval

Le 17/02/2023

Un champion provincial juvénile

Les joueurs et joueuses de tennis de la région de Québec ont mis beaucoup de temps à faire leur marque ailleurs au Québec et au Canada. Après les exploits d'Angéline Lemieux-Beaupré dans les années 1920, il faudra attendre des décennies avant de voir un senior local remporter un championnat à l'extérieur de la ville.

Dans Les clubs

Parc Victoria-1939-1945

Le 03/02/2023

Victoria et club Voirie

[Section précédente : Le club Victoria, 1911-1938]

Après trois décennies de pratique du tennis dans les clubs Victoria puis Jacques-Cartier, les amateurs qui fréquentaient le parc ont eu en mai 1938 la désagréable surprise d'apprendre que les courts seraient réservés à la clientèle du curling.

En plus de laisser une bonne centaine de membres orphelins, la disparition du club de tennis bousculait le calendrier des tournois régionaux pour la saison. Le Jacques-Cartier était l'hôte du simple féminin (coupe Foy) et du double masculin (coupe Château). Tandis que le premier est annulé, le double masculin sera temporairement déplacé au club Voirie(1).

Heureusement pour le tennis et grâce au dynamisme de certains organisateurs, ces tournois vont revenir dès 1939 au parc Victoria. De plus, à partir de 1941 et pour le reste de la guerre, le club du ministère de la Voirie va installer ses pénates sur le site de l'ancien Jacques-Cartier. Cela ne ramènera pas la pratique libre au parc Victoria, puisque les membres du club Voirie sont exclusivement des employés du ministère. Cependant, la continuité des tournois, de même que l'entretien du site, vont être assurés durant toutes ces années.

Dans Les clubs

Parc Victoria, 1911-1938

Le 01/11/2022

Un club plus que centenaire

S'il y a un endroit dans la région de Québec qui a hébergé des terrains de tennis pendant longtemps, c'est bien le parc Victoria. Entrecoupée par quelques interruptions, la pratique de ce sport, qui y a commencé en 1911, compte donc plus de cent ans. De deux courts à surfaces naturelles au début, le club a augmenté sa capacité à neuf terrains en 1954. En 2022, ceux-ci sont en surface dure, équipés de toiles brise-vent et le club est sous la responsabilité du YMCA Saint-Roch.

Durant ce siècle d'existence, le club de tennis du parc Victoria va devenir un des plus importants de la ville. Tout cela ne s'est pas fait en un jour. Cette longévité remarquable est due non seulement au site, mais aussi à la qualité des joueurs, au sérieux des administrateurs et à l'importance des tournois qui y ont été tenus.

Tournoi Rothmans 1973

Le 13/10/2022

[Section précédente : Tournoi Rothmans 1972]

Le World Championship Tour revient à Québec pour une troisième année en 1973, toujours avec la commandite du cigarettier Rothmans. Il aura lieu du 1er au 7 octobre, encore au PEPS de l'université Laval et non au Colisée, contrairement à ce qui avait été annoncé d'abord. Trente-deux joueurs vont se disputer un enjeu total de 50.000$(1). Cependant, même si des vedettes locales sont pour la première fois sur les rangs, ce sera la dernière édition du World Tour à Québec.

Tournoi Rothmans 1972

Le 23/09/2022

[Section précédente: le tournoi Rothmans 1971]

Après une première édition réussie du point de vue du jeu et de l'organisation, mais avec des foules moins nombreuses que souhaité, le tournoi Rothmans, une étape du Worlds Championship Tour, revient à Québec en 1972. 

On sait qu'il se tiendra du 9 au 16 avril au PEPS de l'université Laval, et surtout que John Newcombe, qui a fait faux bond l'année précédente, sera présent. Pour leur part, les organisateurs maintiennent toujours leur objectif de 18.000 entrées(1). Pourront-ils réussir?

Newcombe ne tarde pas à s'expliquer sur son absence de 1971 : un engagement pris huit mois auparavant envers une école de tennis au Texas. Il reconfirme toutefois sa présence à Québec cette année. La présence annoncée de Newcombe a donné une impulsion à la vente de billets, et le président Gaston Goulet se montre optimiste(2).

12 septembre 1927

Le 11/09/2022

Un trophée pour le double masculin : la coupe Château

Une nouvelle coupe pour les amateurs de tennis est mise à l'enjeu à l'automne de 1927.
Offerte par la maison Emond et Côté(1) et baptisée « Château », elle est destinée
aux champions du double masculin de la « région commerciale » de Québec.
Ce nouveau trophée est promis à un long avenir, soit près de cinquante ans.

Août 1957

Le 29/08/2022

Championnat provinciaux ouverts à Québec :
19 au 25 août 1957

Le 19 août 1957 commence au club des Employés civils à Québec le championnat provincial de tennis en formule ouverte. Étant donné qu'on attendait une quarantaine de joueurs de l'extérieur, il a fallu prévoir une ronde éliminatoire pour les joueurs de la grande région de Québec. En effet, pour les fins de ce championnat, la région de Québec s'étend de Portneuf au Saguenay et de Lévis à Gaspé. Parmi les joueurs de l'extérieur attendus, il y a l'équipe canadienne de la coupe Davis au complet, avec des têtes de série comme Robert Bédard, Henri Rochon, Dan Fontana et François Godbout(1).

Si on ajoute les joueurs qui proviennent de trois autres pays, soit le Brésil, Cuba et les États-Unis, ce championnat sera un des plus relevés de la compétition provinciale dans cette décennie(2).

Tournoi Rothmans 1971

Le 09/08/2022

« Québec revient sur la scène du tennis international »Comité Rothmans 1971

Après la disparition du Tournoi rotation et une absence d'un an, le tennis international revient à Québec(1). En février 1971, on apprend par les journaux que le World Championship Tour, créé et géré par le millionnaire texan Lamar Hunt, sera à Québec du 26 juillet au 1er août grâce à la commandite du cigarettier Rothmans. Ce championnat, qui engage des professionnels, doit passer dans pas moins de vingt villes. L'étape de Québec s'insère après Washington et Louisville, avant Boston et Toronto. Seulement voilà, Gaston Goulet, le président du comité d'organisation ne peut rien confirmer puisqu'on ignore sur quels terrains l'événement aurait lieu : le club des Employés civils a perdu plusieurs de ses courts dans l'excavation pour la construction du stationnement souterrain en face du Parlement(2). Malgré cette incertitude, les négociations se faisaient depuis un certain temps : en septembre précédent, on parlait déjà de recevoir le championnat en ville, étant donné l'intérêt pour Rothmans d'y jouer le rôle de commanditaire(3).

(À droite: une partie du comité ogranisateur: Claude Bergeron,
Gaston Goulet, président, Jean Marois, vice-président, Jacques
Giguère, un des directeurs. Photo Le Soleil, 26 février 1971)

17 juillet 1946

Le 21/07/2022

André de Chavigny champion juvénile du Canada

Pendant de longues décennies, les champions de tennis de la région du Québec ont peiné pour se mettre en valeur à l'extérieur. Les joueurs et joueuses junior, par contre, se sont illustrés à plusieurs occasions. Ainsi, le 17 juillet 1946, André de Chavigny remportait à 13 ans le championnat juvénile du Canada, disputé au club de tennis Rideau à Ottawa. Il gagnait la finale contre un autre participant de Québec, Jean Robitaille, par la marque de 6-3, 6-4. Cet événement était par conséquent doublement remarquable puisque la présence de deux finalistes de Québec dans un championnat canadien est rarement arrivée. Dans ce même tournoi, de Chavigny s'est aussi mis en valeur en classe junior où il s'est rendu en quart-de-finale, en dépit de son jeune âge(1).

La suite va démontrer qu'il ne s'agissait pas d'un feu de paille. De Chavigny va remporter d'autres championnats juniors et demeurer un joueur de premier plan dans la région de Québec durant plusieurs années.

1. L'Action catholique, 18 juillet 1946.

11 juillet 1948

Le 11/07/2022

L'équipe mexicaine de la coupe Davis à Québec

Handicap

Le 28/06/2022

Handicap, dites-vous?Ac 19380615 handicap

 

Chacun peut avoir sa définition du handicap, une formule pour équilibrer le jeu entre deux partenaires de niveau différent.

(Caricature parue dans L'Action catholique le 15 juin 1938)

Lauréat Cantin

Le 17/06/2022

Un champion incontesté à Québec

Lauréat Cantin va dominer la scène du tennis québécois pendant une bonne douzaine d'années. De 1929 à 1942, il collectionne les championnats dans la région et accumule les trophées. Il remportera la coupe Rondeau, pour le championnat simple masculin senior, à neuf reprises. Une première. Il mettra la main aussi sur les coupes Bourget (championnat de la Rive-sud) à six reprises, Château (double masculin) à trois reprises et Francoeur (double mixte) à deux reprises. Cela, sans compter les nombreux tournois remportés dans les différents clubs de la région, et dont l'énumération ici serait fastidieuse. Ses exploits ont contribué à mettre à l'avant-plan les clubs dont il a fait partie : le Jacques-Cartier d'abord, puis celui du ministère de la Voirie. Son palmarès est encore inégalé aujourd'hui.

Pourtant, ce joueur si talentueux n'aura jamais réussi à se mettre durablement en valeur contre des adversaires de l'extérieur de la région. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, puisqu'il aura participé à différents tournois ouverts ou de niveau provincial. Son cas illustre justement ce qui sera pendant des décennies la grande faiblesse du tennis à Québec.

Tennis dans le monde

Le 07/06/2022

Le tennis en expansion entre les deux guerres

Lors d'un congrès de « lawn-tennis » tenu à Paris au printemps de 1928, les responsables de ce sport prennent conscience de son développement dans le monde.

La fédération anglaise arrive en tête avec 280 000 membres, suivie par celles de l’Allemagne (85 000), des États-Unis et de l'Australie (chacune 80 000). L'ensemble des fédérations nationales recensées cumule en tout plus de 700 000 amateurs(1). Le Canada, pour sa part, en compte 24 100, alors que sa population totale est passée de 8,7 millions en 1921 à 10,3 en 1931(2).

Ce développement n'a pas échappé à la région de Québec : nous avons pu identifier plus d'une centaine de nouveaux clubs durant les décennies 1920 et 1930. Point important, ces clubs étaient répartis dans tous les quartiers, ouvriers comme aisés. Comme les principaux clubs comptaient jusqu'à 200 membres, on peut supposer que le total de joueurs et joueuses dans l'ensemble de la région pouvait atteindre, déjà à cette époque, plusieurs milliers.

Fin du rotation 1970

Le 20/05/2022

« On l'aura-t-y?... On l'aura-t-y pas? »

[Section précédente: Le tournoi rotation 1969]

Après quelques années de tennis de grande qualité, le tournoi rotation tenu aux Employés civils de Québec souffre d'une baisse des assistances et de la concurrence du tennis professionnel. Au surplus, il a perdu son commanditaire, et la recherche d'un remplaçant s'avère difficile. Malgré tous leurs efforts, les organisateurs devront déclarer forfait et annuler l'édition de 1970. Ce sera la fin du « rotation ».

Heureusement pour les amateurs, le tennis international va revenir à Québec, mais avec une autre formule et dans un autre contexte.

Tournoi rotation 1969

Le 29/04/2022

Cinquième tourmoi rotation: une édition en montagnes russes

[Section précédente: Tournoi rotation 1968]

Après quatre années de succès, la préparation du cinquième tournoi rotation, celui de 1969, s'avère des plus laborieuses et ressemble à un parcours en montagnes russes.

La perte du commanditaire principal, la brasserie Dow, est la première tuile qui tombe sur l'événement. Heureusement, le Club des Employés civils s'engage financièrement pour assurer la tenue de celui-ci. Du côté des joueurs, on assistera encore une fois à une valse entre les engagements et les abandons. Le tournoi rassemblera finalement deux australiens, John Alexander et Dick Crealy, le néo-zélandais Brian Fairlie, le sud-africain Bob Hewitt, l'américain Cliff Ritchey et le yougoslave  Zeljko Franulovic.

Tenu du du 29 juillet au 3 août, le tournoi va encore une fois présenter du haut calibre, mais l'essoufflement ressenti en 1968 semble s'accentuer.

Tennis et rationnement

Le 24/03/2022

Le tennis en temps de guerre : où sont les balles?

L'entrée en guerre du Canada en 1939 aura durant plusieurs années des effets directs sur la vie de tous les jours. Pensait-on qu'elle en aurait aussi sur la pratique sportive, au-delà de l'enrôlement militaire de joueurs et, éventuellement, de la possibilité qu'ils y laissent leur vie?

Le problème pour bien des activités, dont le tennis, viendra du rationnement. À mesure que le pays s'installe dans l'économie de guerre, les ressources et les matières premières qui servent à la production de matériel militaire sont de plus en plus en demande, créant un effet de rareté. Le gouvernement canadien décrète donc des restrictionspour maintenir l'effort de guerre et contrôler l'inflation.

Ces décisions auront un effet qui va largement dépasser la seule période du conflit et même contribuer à créer de nouvelles habitudes.  À cause du contrôle sur la production des balles de tennis, les organisateurs de tournois ne pourront plus les fournir en totalité aux participants, une pratique qui va continuer après la fin de la guerre.

Tournoi rotation 1968

Le 31/01/2022

Quatrième tournoi rotation : 1968

[Section précédente: Tournoi rotation 1967]

Pour 1968, les organisateurs du tournoi rotation reviennent sur l'idée, avancée par les années passées, d'inviter des joueurs professionnels aussi bien qu'amateurs. La Fédération internationale de tennis vient d'accepter le principe du tournoi « omnium » : Wimbledon et les Internationaux de France sont désormais ouverts aux professionnels. On s'attend même à ce que Roy Emerson, jusque là « le meilleur joueur amateur », signe un contrat professionnel(1). De son côté l'Association canadienne ne s'est toujours pas prononcée sur la question(2)

Finalement, ce sera le statu quo, le tournoi rotation va s'en tenir aux amateurs pour cette année encore. En juin, deux participants sont confirmés : l'espagnol Manuel Santana et le canadien Mike Belkin(3). Début juillet, les organisateurs sont fiers d'annoncer que le groupe des six sera complété par Tom Okker, de Hollande, Ramanathan Krishnan de l'Inde, Nicola Pietrangeli d'Italie et Thomas Koch du Brésil.

L'événement se tiendra du 19 au 24 août et, encore une fois, il ne sera pas exempt de surprises.

Janvier 1972

Le 19/01/2022

« Le Quebec Winter Club est vendu aux Employés civils »

Le 24 janvier 1972, une assemblée générale de l'Association des Employés civils (AEC) entérinait la décision du bureau d'administration d'acheter le Quebec Winter Club au coût de 500 000$(1). Situé sur l'avenue Laurier près du Manège militaire, l'édifice de style château avait été inauguré en 1930(2). Il abritait en 1972 des courts de badminton, de squash, des allées de curling et une piscine.

Quelles étaient les raisons de cette opération qui marquerait la fin du fameux club de tennis des Employés civils, le club de tennis le plus prestigieux en ville? Pour comprendre les circonstances qui ont mené à cet événement, il faut revenir quelque peu en arrière.